tag:blogger.com,1999:blog-15355121994113934992024-02-22T21:13:03.124+01:00A Station is BornBuilding a new Belgian scientific station; Yvan's side of the storyYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.comBlogger55125tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-74270438068328088372008-02-25T15:00:00.001+01:002008-02-25T15:00:48.458+01:00Back from the whiteHere I am, back in Belgium! I arrived a week ago, but I really didn’t feel like writing for the last few days… I guess it takes time to go back to the “normal” life. <br /><br />Otherwise I feel good, happy to be home and proud to have participated to this project. I’m also amazed of the work that my mother and brother put into this blog, I hope I sent you enough information about my life there… In the coming days I will try to make a photo gallery, so that you can enjoy the beauty of Antarctica.<br /><br />If anybody has questions, please feel free to ask, some things might appear unclear for some of you so do not hesitate!!<br /><br />Cheers<br /><br />YvanYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-62939099311708858722008-02-13T10:05:00.001+01:002008-02-15T13:22:11.061+01:00Derniers joursBonjour à tous,<br /><br />Avant dernier soir à Utsteinen ! Pour fêter ça les derniers éléments de la station ont été placés, elle est fermée ! Une partie de l’échafaudage a été démonté hier et j’espère que le reste sera fait demain, comme ça on pourra voir la station voler sur le ridge avant de partir.<br /><br />Ces quatre derniers jours le temps était à la tempête et le camp est de nouveau rempli de neige fraîche. Ca a commencé samedi matin, pour continuer dimanche (jour de repos à l’intérieur donc), atteindre son apothéose dans la nuit de dimanche à lundi pour lentement diminuer et se finir ce soir par un beau soleil et un léger vent.<br /><br />La fin se fait sentir, j’attends l’avion avec impatience. En début d’après-midi j’ai été refaire la piste avec Olivier, l’avion a un billard pour atterrir !<br /><br />A part ça rien de bien spécial à raconter, sauf que je suis très très impatient d’être lundi prochain et de vous revoir tous !!!<br /><br />Aussi une chose, j’ai vérifié (après que Jos m’ait fait remarquer qu’une copine à lui avait lu 9H15 sur mon blog) sur mon billet d’avion, nous arrivons donc bien à 1OH1O à Bruxelles et non 9H15 qui était l’heure de départ à Francfort… Je fais aussi au passage un bonjour à Vinciane, femme de Vincent (ça ne s’invente pas), collègue de travail ici à Utsteinen qui rentre avec moi et qui vient de me dire que sa chère et tendre lisait mon blog.<br /><br />Voili voilà !!! Gros bisous à tous et à très, très bientôt !<br /><br />YvanYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-72547518446696668692008-02-10T13:20:00.000+01:002008-02-15T13:21:30.088+01:00Jamais à court de travail...Je préviens déjà que je ne sais pas si je pourrai envoyer des nouvelles à partir de jeudi, vu que je serai parti.<br />On passe une nuit dans la base Russe de Novo, là c’est certain qu’on n’aura pas le net, et si tout va bien on sera au cap samedi matin. Donc dans le meilleur des cas je pourrai envoyer des nouvelles au plus tôt samedi …<br />Je serai donc sans moyen de communication le jour de mon annif… youpie…<br />Point de vue météo, pour le moment il fait vraiment atroce. Il y a de nouveau du vent depuis plusieurs jours maintenant, et le plafond est bas, j’espère quand même que j’aurai du meilleur temps pour la fin de mon séjour ici, et aussi et surtout pour être certain qu’un avion viendra me chercher !!! <br /> Sinon ce matin j’ai un peu commencé le processus de « décrassisation » en me lavant presque complètement dans une bassine, je me dis qu’avec la crasse que j’ai accumulée en deux mois il faudra plus d’une douche pour être vraiment propre :-D. <br />Ce dimanche personne ne travaille, je crois que c’est bien la première fois que ça arrive, mais il faut dire que ceux qui en général faisaient du zèle le dimanche sont largement découragés par le vent. Donc la plupart lisent, on joue à des jeux de société aussi, bref on passe le temps un peu au chaud dans la tente mess.<br />En ce qui me concerne c’est « mission accomplie », tout est arrivé sur chantier à temps et en un morceau. Comme je le disais au téléphone j’ai vidé le dernier container hier !<br />Ca ne veut pas dire que je vais être tranquille pour les 3 jours complets qui me restent à Utsteinen, dans le sens où au moment où j’écris j’entends Alain dire qu’il a besoin de main d’œuvre.Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-53066346983838219392008-02-05T13:18:00.001+01:002008-02-15T13:20:18.704+01:00Le bout du cheminPour répondre à la question de mon cher Papa concernant les Prinoth qu’on a un peu poussé on ne les a pas explosés !<br />Connaissant un minimum la mécanique, quand même, je sais ce qui n’est pas à faire et je gardais tous les cadrans de température à l’œil pour m’assurer que tout allait bien. Si le mécano stressait c’est parce que c’est un para « un peu têtu » qui a décidé que la vitesse à laquelle lui roule est la vitesse idéale et que lorsqu’on va plus vite que lui « on casse les machines »…<br />N’empêche que jusqu’à présent tous les Prinoths ont tenu le coup, sauf le numéro 1 qui a pêté parce qu’il n’y avait plus du tout d’huile dans un des réducteurs, mais là, ce n’est pas la faute des conducteurs.<br />Bref, on a reçu un nouveau réducteur aujourd’hui avec l’avion qui est venu chercher le reste des Japs donc d’ici 2 jours on aura de nouveau 4 Prinoth. <br />Maintenant, on se dépêche de tout décharger en une journée pour pouvoir tout sortir au Prinoth et laisser les 3 Prinoth repartir en traverse le lendemain. Comme le chantier utilise directement les éléments maintenant, je ne dois plus stocker le matériel quand je le sors des containers (au prinoth donc) je l’amène directement sur le ridge. Après il n’y a plus que quelques petits mouvements à effectuer de temps en temps, ceux-là je les fais au bull.<br />Quel effet ça me fait de ne pas rester jusqu'au bout avec les autres?<br /> Ben, rien du tout en fait, parce que la station sera finie quand je partirai, il n’y aura plus que des détails à fignoler, d’ailleurs les avions pour rapatrier les autres ont été avancés sinon ils vont glander ! Donc moi en fait je pars juste au bon moment, j’aurai assisté au montage complet de la station et je ne devrai pas rester pour les finitions (qui sont bien moins spectaculaires) et en plus ça veut dire que je ne devrai pas me taper le rangement du base camp… Franchement quand je pars j’aime bien partir d’un coup, pas que ça traîne en longueur. Donc c’est vraiment nickel !<br />En plus je m’entends très bien avec la plupart des gens qui partent avec moi(Didier, Jos et d’autres dont je n’ai pas parlé)<br />A propos de Benjamin on lui fait une blague pour le moment, justement parce qu’il est parti en traverse. Un des plombiers (Bernard) a écrit un faux blog pour lundi 4, moi je l’ai tapé à l’ordi et l’ai mis au style de Ben du mieux que je pouvais en rajoutant quelques parties etc. Ensuite j’ai envoyé le tout à la RTBF exactement de la même façon que lui le fait, en écrivant un petit mot à Valérie Druite et en mettant exactement la même mise en page, choix des titres etc. Bref, elle ne devrait y voir que du feu et publier ça sur le blog !! Si vous voyez une page pour Lundi 4 Janvier qui commence par « je me suis levé tôt ce matin » c’est qu’on a réussi, on verra bien, dites-moi quoi svp ! On va tenter la même chose pour mardi 5 mais comme il rentre ce soir ça risque d’être chaud, on verra. On a également imprimé le faux blog et affiché à la tente mess, comme il le fait, je suis curieux de voir s’il va tiquer ou pas en rentrant!!<br />Ben voilà, à part ça rien de bien spécial, je n’ai pas fait grand-chose ces deux derniers jours, j’en ai profité pour me reposer un peu et... soigner mes bronches, c’est bien hein papa :-D !!<br />Allez, sur ce, gros bisous à tous (et à dans 2 semaines)!!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-82506786191695896122008-02-03T10:57:00.000+01:002008-02-04T11:43:02.962+01:00Escalade polaireBonjour!<br /><br />Tout va bien. Je me rends compte qu'une semaine s'est déjà écoulée depuis mes dernières nouvelles !<br />Lorsque la traverse est rentrée, on s’est dépêché de décharger et recharger les containers, de tout sortir afin que les trois Prinoth puissent partir sur la traverse suivante, car le chantier avance vite. Bien que les éléments ne se soient encore jamais fait attendre, l’avance que nous avons sur le chantier s’amenuise fortement. Maintenant j’apporte le matériel presque directement sur le ridge, il n’y a plus de stock.<br /><br />De retour à la tente mess, j’apprends que certains pilotes restent pour se reposer et que ... il va me falloir repartir en traverse. Ce qui en soi n’est pas très dérangeant, ça change les idées.<br />Mercredi matin me voilà donc parti pour une nouvelle équipée. Quatorze heures après, lors d’un ravitaillement, on admire notre premier coucher de soleil depuis deux mois, il est vingt-deux heures ! Il ne se couche toutefois pas très longtemps (2h30 tout au plus) et il fait toujours très clair. Les couleurs sont époustouflantes !<br />Arrivé à la Baie de la Couronne vers 23h45, j’ai bien envie de faire un record de temps pour le déchargement et le rechargement. En compagnie de Didier, chef de traverse, qui ne vit que pour la compétition, aucune difficulté de lui communiquer cette envie !<br />Nous sommes prêts trois heures après, record battu ! Dire qu’au début on mettait huit heures. <br /><br />Trois heures du matin, on prend le temps de manger un bout pour repartir à quatre heures.<br />Je fais l’erreur de proposer à Didier de prendre le premier tour de conduite du convoi. Je lutte comme jamais auparavant il ne m'a fallut cette ténacité pour rester éveillé. Trois heures durant, je m’endormais au volant du monstre et des 30 tonnes de matériel et commençais à dévier. Heureusement les arbres sont inexistants sur le chemin ! Trois heures à s'endormir une minute ou deux, rectifier la trajectoire, succomber à nouveau. Ces traverses sont vraiment épuisantes.<br />Vu l’heure de départ de la Baie de la Couronne, on peut aussi battre le record de temps pour une traverse complète. A nouveau, Didier n’a pas à être convaincu. On pousse un peu les machines (les pauvres !!!), le mécano de la traverse hurle à la radio, on s’en fout ! Nous sommes de retour à Utsteinen à vingt heures, juste à temps pour le repas. On nous lance des regards éberlués. Ils sont habitués à voir le retour des traverses vers 23h30 ! Record de traverse battu donc en 35h45min !! <br /><br />Content mais fatigué, je vais m’écrouler dans ma tente, j’ai mal aux bronches.<br />Le lendemain matin ne se lève pas sur un meilleur augure. Je ne me sens pas malade mais crache mes poumons comme un vieux fumeur, je me suis donc fait surprendre par la petite crève qui se baladait de l’un à l’autre depuis l’arrivée des Préfalux.<br />N’empêche que je tiens à tout décharger sur la journée, pour la même raison que la dernière fois et aussi parce que demain c’est dimanche et j’aimerais bien me la couler douce. Vers 18h30 c'est en ordre. Je ne me sens vraiment pas en forme, dommage car il fait tellement beau que ce serait l’occasion d’aller faire une randonnée demain ! <br /><br />Après une longue et bonne nuit, je me sens en pleine forme, j’ai fort mal aux bronches, mais ça va. Comme il avait vu que je me débrouillais en escalade, Benoît, le charpentier guide de montagne, m’avait depuis longtemps proposé d’aller faire la face ouest d’Utsteinen.<br />Jusqu’à présent l’occasion ne s’était pas encore présentée vu qu’il faut le faire le matin pour être au soleil, et un jour sans vent car cela nécessite chaussons d’escalade et mains nues. Ce dimanche matin est parfait, sauf pour mes bronches. Une occasion pareille ne se rate cependant pas !<br />On part donc vers 9h00 avec tout le matériel, il n’y a ici évidemment aucun piton déjà ancré dans la roche. Il faut ouvrir une voie et s’assurer aux coinceurs.<br />Arrivé sur la partie de la montagne surplombant le windscoop, la vue est magnifique, le vide aussi, même si je n’ai pas le vertige, je ne suis pas trop rassuré. Pendant la première cordée, Benoît part en tête et lorsqu’il veut placer un coinceur qui lui glisse des mains. Je le vois tomber, tomber, tomber et, heu, encore tomber. C’est haut...<br />Le passage qu’il vient d’ouvrir n’a vraiment pas l’air compliqué, même s'il passe sur une falaise d’une centaine de mètres. Je le sens bien, jusqu’à ce que je sois dedans ! Une fois en situation, je me demande vraiment comment Benoît à pu l’ouvrir, merde il a 52 ans en plus ! Ca passe, sans problème finalement, je suppose que le vide n’aide pas à dépasser ses limites. Les cordées suivantes pour arriver au sommet sont plus faciles et surtout moins exposées au vide, une vraie partie de plaisir !<br />Arrivée au sommet vers 11h30, vue splendide sur la station et le camp de base ! On ne reste pas longtemps en haut car on a tous les deux une faim de loup et on aimerait être au camp de base pour la bouffe de midi. Nous sommes de retour vers 12h30, parfait ! Sauf que l’exercice et l’air froid n’ont vraiment pas réussi à mes poumons.<br /><br />Le reste de l’après-midi je me repose, écris ce mail et regarde les Japonais partir. Ah oui les Japs ! Pendant ma traverse, ils devaient venir terminer leur expédition chez nous et sont enfin arrivés.<br />On a en fait peu de contact avec eux. Discrets et réservés, on ne les voit pas souvent. Aujourd’hui, un avion est venu rapatrier cinq d’entres eux, les deux derniers partent avec un avion qui vient mardi. <br /><br />Voilà pour les nouvelles. A mon avis mes plans pour aller à Durban tombent définitivement à l’eau car le vol entre ici et le Cap est retardé de deux jours, on n’aura donc plus que deux petites journées en Afrique du Sud avant le vol du 17 au soir.<br /><br />Groooooooos bisous à tous !!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-87990233552018273872008-01-30T10:53:00.000+01:002008-02-04T10:56:58.691+01:00On compte les jours tout de mêmeAujourd’hui j’ai fait un peu de tout : occupé de mes containers entre autres mais aussi aidé à monter les deux dernières éoliennes, c’était très sympa.<br />Une moins bonne nouvelle : certains des pilotes de traverse commencent à fatiguer, il faut de temps en temps en remplacer l’un ou l’autre, là c’est moi qui vais devoir remplacer quelqu’un.<br />Je ne suis pas mécontent de faire autre chose après tout, voir autre chose aussi, je pense que ça me fera du bien de quitter un peu le camp.<br /><br />Par moment cela me sature un peu, et je remarque que je ne suis pas le seul d’ailleurs, j’en ai surpris l’un ou l’autre à décompter les jours, tiens tiens...<br />Ce n’est vraiment pas facile de vivre reclus comme nous le sommes pendant aussi longtemps…<br /><br />PS : Ah oui je me suis un peu gelé les oreilles aussi, ça fait mal mais rien de grave, elles tiennent toujours ;-) !Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-3478567980921294782008-01-29T10:53:00.000+01:002008-02-04T10:53:32.600+01:00Téléphone arabeHello à tous,<br /><br />Alors, avez-vous vu la séquence qui est passé au JT de la RTBF lundi soir ?<br />J’y passe furtivement en Bull. Il parait que de Brigode à fait une entrée de jeux dramatique du genre : « le vent pourrait mettre en péril la construction de la station » alors que ce n’était pas du tout ça l’idée que Benjamin et Jos voulaient faire passer au contraire !!<br />Ces journalistes... ils doivent toujours trouver un truc qui sonne bien et dramatique ! <br /><br />A part ça, le vent s’est arrêté plus tôt que prévu (youpie !) mais de temps à autre il souffle quand même un peu. Vous l’avez déjà sûrement lu sur le Blog de Benjamin.<br />A ce propos, plus la peine de m’envoyer des extraits vu qu’il imprime tout maintenant (par volonté de transparence). Pages qu'on se passe (car tout le monde aime bien) chaque jour, on attend ce qu’il va écrire.Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-43233378275855941942008-01-27T10:05:00.000+01:002008-02-04T10:21:08.271+01:00Pannes et enquiquinementsSi vous regardez l’émission au quotidien le jeudi, vous verrez peut-être un élément de la station tiré au milieu de nulle part par un vieux bulldozer jaune. Vous pourrez au moins vous dire que le Bull, et bien c’est moi qui le conduit. Maigre consolation je sais...<br /><br />Sinon, ce n’est pas la super joie depuis que le vent s'est levé sans relâche il y a quatre jours de cela. L’avance sur le chantier fond peu à peu car les grues ne fonctionnent pas ou peu avec autant de vent. Le travail en est fortement ralenti, voire arrêté par moments. <br />Il faut relativiser vu que c'était précisément la raison d'être de notre avance. Moins prometteur cependant : ces vents sont prévus pour durer encore quatre autres jours. En plus du ralentissement systématique, ce n'est vraiment pas des plus agréables.<br /><br />Il faut prendre son courage à deux mains pour sortir de la tente mess, crisper ses mâchoires une fois sorti. La température n’est pourtant pas tellement basse (rarement sous moins dix en journée, mais le vent atteignant facilement 50 km sur le ridge, la sensation de froid à -9 est en réalité de -21 (selon une charte établie par des scientifiques norvégiens).<br />C’est aussi la première fois de ma vie que je vis un vent constant, 24h/24h pendant une si longue période de temps et, honnêtement, ce n’est pas bon pour le moral.<br />Quand il fait mauvais en Belgique, on peut toujours s’abriter, emmitouflé au chaud dans son lit le soir. Ici le vent et le froid se vivent à chaque minute de la journée et de la nuit ! C’est connu, la météo influence le moral, en ce qui me concerne c’est plus que jamais le cas, malgré « here comes the sun » des Beatles qui passe en ce moment sur mon portable. <br />Mon travail de déchargement des containers est également à l’arrêt pour la même raison. Les conteneurs dorment sur le « parking ». Ils contiennent les éléments de façade certes, mais aussi des plaques d’isolation, il n'est pas envisageable de les sortir des containers sans qu’elles ne soient directement emportées au loin !<br />N’empêche, pour permettre à la prochaine traverse de repartir avec des containers vides il va falloir que je les vide d’une manière ou d’une autre et ce avant mercredi matin !<br /> <br />Pour ajouter un peu à la complexité de la construction, l’un des Prinoth est officiellement déclaré hors d’usage depuis hier, le réducteur de la chenille droite a rendu l’âme. Les traverses s'organiseront donc avec un Prinoth en moins. Les solutions sont multiples : en général un Prinoth restait ici pour effectuer son entretien, aussi pour que je puisse sortir le matériel des containers ou pour « entretenir » le ridge. On peut donc envisager de s'en passer et sortir la marchandise au Bulldozer (comme j’ai dû le faire avant-hier). Bien que ce soit vraiment pénible (le bull n’est pas assez puissant) et entretenir le ridge sur le temps qu’on a entre l’arrivée et le départ d’une traverse, même chose pour les entretiens des Prinoth. <br />Une autre solution est de faire partir deux convois seulement, mais chacun avec 4 traîneaux au lieu de 3.<br />On l’a déjà fait, c’est possible, mais pas excellent pour les machines. Ca veut dire aussi qu’il y aurait un conteneur de moins par traverse, mais ça ce n’est pas dramatique.<br />En réalité, les deux solutions seront utilisées, la prochaine traverse sera composée de trois convois, la suivante de deux, après on avisera.<br />La bonne nouvelle dans tout ça c’est que nous avons maintenant une machine pour pièces, si un autre vient à tomber en panne, nous pourrons nous servir sur le Prinoth hors d’usage. On peut donc penser que nous n’aurons plus à diminuer encore les effectifs du côté de la force de traction ! <br /><br />Pour terminer la liste des mauvaises nouvelles, la super-machine-à-café, cruciale au bon fonctionnement matinal des neurones de chacun, était également tombée en panne !<br />Heureusement, ce problème fut rapidement résolu et la machine est de nouveau en fonction !<br />Sauvés !<br /><br />Plus sérieusement, la construction se passe jusqu’à présent vraiment très bien. L’avance (bien qu’aucun « officiel » n’osait l’avouer…) atteignait une petite semaine avant que le vent se lève. Tout est encore donc largement dans les temps, il faut juste… subir le froid. <br /><br />Voilà ! A part ça rien de bien excitant à raconter, à part que d’ici 16 jours je devrais m’envoler pour le Cap (aaaaaaaah la chaleur du Cap !!)<br />Et arriver en Belgique lundi 18 vers 9h du matin, comme prévu.<br /><br />Home sweet home !Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-43192245634012729442008-01-23T10:04:00.000+01:002008-02-04T10:05:14.610+01:00Rougir même en AntarctiquePetite anecdote, je participais cet après-midi à une réunion avec ceux qui font les traverses car ils voulaient régler quelques petits problèmes, notamment savoir qui m’aide à faire le déchargement et rechargement des containers quand ils arrivent ici, l’un d’eux se propose pour m’aider,<br />il dit: « J’aime bien travailler avec Yvan », puis v'là qu’un autre dit : « ouais mais moi aussi je préfèrerais travailler avec Yvan » puis un troisième : « Ouais mais moi aussi... »<br />J’ai évidemment eu des difficultés à cacher que j’étais aux anges. Rien de plus gratifiant de savoir qu’on aime faire équipe avec moi !<br />En fait c’est parce que j’ai pas mal d’expérience avec la machine qui sert à charger et décharger les containers (machine appelée Hammar), alors évidemment plus ça va plus vite, plus le collègue est content !Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-28030855172187429842008-01-21T10:01:00.000+01:002008-02-04T10:02:37.013+01:00Excursion organiséeBonjour à tous,<br /><br />Je fatigue un peu,, en fait il y a surtout une routine qui s’installe, plus grand-chose à découvrir, presque tout le temps les mêmes choses à faire, loisir zéro ou presque, le froid constant (particulièrement au moment où j’écris ce mail d’ailleurs), les contraintes de la vie en communauté.<br />Je ne le subis pas, c'est un choix et je sais qu’après coup il n'en restera que les côtés positifs. Ce n'est pas tout le temps facile.<br /><br />Quelque chose de nouveau est arrivé hier, quand-même : nous avons eu (en ce qui me concerne du moins) notre premier vrai jour de congé. Construction arrêtée, aujourd’hui on part en excursion organisée style car de Hollandais et parapluie levé à la japonaise.<br />Alain organise une petite sortie pour les motivés. Journée magnifique, grand beau, pas de vent, parfait ! On prépare un Prinoth avec un traîneau dont la moitié est occupé par une cabine de survie, l’autre moitié sert à s’installer. Nous partons d’abord à une dizaine de km d’ici vers un petit mont, grimpons au sommet et admirons la vue. Tout est beau ici, y passer du bon temps est aisé.<br />Dans le contre-bas de cette petite montagne on aperçoit des points noirs dans la neige immaculée, des pierres peut-être. En s’approchant, on se rend compte qu’il s’agit des restes d’un ancien dépôt belge !<br />Des boîtes de conserve, des boîtes en fer, un livre ouvert, du bois, quelques barils, des paquets de cigarettes, gants, chemise,...<br />J’ai trouvé aussi une pince à linge en bois, le tout, vieux de plus de cinquante ans et parfaitement conservé.<br />Après une mini session d’archéologie amateur pour récupérer (et en même temps nettoyer) un maximum nous repartons en Prinoth vers un autre mont sur lequel nous grimpons également. Après avoir admiré la vue et fait quelques photos, nous retournons une dernière fois vers le Prinoth pour rentrer à Utsteinen, dont nous faisons le tour pour que ceux qui n’ont pas encore vu le windscoop puissent l’admirer.<br /><br />Cette journée enfin un peu différente fût la bienvenue.<br /><br />J’aurais bien écris plus de détails mais j’ai mes doigts gèlent ! Je fais donc vite !<br /><br />Groooooooooos bisous à tous !Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-91327415968468627132008-01-19T15:21:00.000+01:002008-02-04T09:55:57.095+01:00Confort limitéAvez-vous trouvé le blog de Benjamin (émission « Au Quotidien ») ? Jetez-y un oeil ça en vaut la peine ! <br /> <br />Hier après midi j’ai prêté mon corps à la médecine vu que Jacques (le médecin du coin) devait tester des machines pour s’assurer que tout fonctionnait bien, juste au cas où...<br />En l’espace de quelques minutes je me suis retrouvé avec des électrodes et des fils partout, Benjamin trouvait ça très comique a de nouveau filmé.<br /><br />Au fait, pour l’anecdote des « chiottes » (dont il a parlé dans son blog avec beaucoup d’humour), je n’avais pas pensé à la mentionner vu qu’apparemment je ne suis pas aussi traumatisé que lui à l’idée de changer un sac d'excréments, même si ce n’est pas très agréable il faut l’avouer. <br /><br />Pour en revenir à Jacques, si accident il devait y avoir, nous avons une perle rare qui pourra sûrement gérer la situation : médecin sauveteur de haute montagne (en hélico etc), chirurgien (d’abord spécialisé dans tout ce qui touche au ventre et maintenant aussi les mains), guide de haute montagne. Un mec super sympa et cool de surcroît !<br /><br />Boulotwise c’est la routine, je suis toujours occupé à mes conteneurs, de plus en plus avec le Prinoth (que je commence à vraiment bien maîtriser).<br />Je sors les « palettes-traîneau » sur lesquelles se trouvent les conteneurs chargés, je suis aussi chargé de les tirer sur le ridge quand le chantier en a besoin et de les ranger en poussant avec la lame. C’est un travail de précision : il faut absolument éviter de déraper et d’endommager les éléments. La place est rare sur le ridge et en cas d'erreur je me retrouve cinq mètres plus bas. Pas tellement dangereux pour ma petite personne, par contre pour le chasse-neige...<br />Alain ne me fait pas de remarques et esquisse un grand sourire quand il me voit en me demandant si tout va bien. Traduit en language commun cela doit signifier : continue comme ça, c’est bien. Ce n’est pas le meilleur pour sauter de joie quand les choses sont bien faites alors il faut trouver les signes qui laissent entendre qu’il est content !<br /><br />Un manque croissant de confort se fait sentir, je dors de moins en moins bien (nos cages sont assez spartiates) et quand je me réveille le matin j’ai mal un peu partout. J’ai essayé de me faire un coussin avec un sac de cubi de vin, mais ce n’est pas très efficace et en plus ça couine. Tant que ça évite les hoquets.<br /><br />L’envie de pouvoir me laver correctement de sentir bon et de porter des vêtements propres devient l'Inaccessible Rêve.<br /><br />Groooooooooooos bisous à tous !!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-15911517615572444182008-01-17T15:27:00.000+01:002008-02-04T09:55:16.610+01:00Ascension d’UtsteinenHeureux de savoir que les photos vous plaisent ! Je ne pourrai plus en envoyer vu qu’elles sont arrivées avec Gaëlle Hubert qui est rentrée sur le vol début janvier et il n’y en aura plus avant le mien.<br /><br />A Utsteinen, la construction avance bien, pour l’instant tout va pour le mieux.<br /><br />Hier après midi j’avais un peu moins de boulot avec les conteneurs et j’ai vu un guide de montagne qui se préparait pour l’ascension d’Utsteinen, je me suis donc empressé de le rejoindre ! Le temps de prendre un petit sac à dos avec de quoi survivre au cas où, attraper les crampons, le piolet, une corde et on était parti. L’ascension était relativement aisée, à part quelques passages dans les rochers. Mais je dois avouer que certains passages sur la glace (même s’ils sont très simples) sont assez impressionnants ! Au moindre dérapage on glisse sur deux cent mètres pour aterrir sur un doux tapis de roches.<br />Nous sommes arrivés au sommet vers 17h et la vue (comme partout ici) était fantastique. Il faisait très beau, sans vent ! <br /><br />J’avais réservé une surprise pour l’arrivée au somment ; une petite bouteille de whisky et des Tucs, qui furent très appréciés ! A la descente on a croisé Alain et Gigi qui avaient eu la même idée, on les a laissés seuls au sommet.<br />Retour au camp de base pour le souper, bien contents d’avoir cassé la routine !<br /><br />Aujourd’hui rebelote ; déchargement et chargement du convoi qui est arrivé cette nuit, puis démontage des structures internes des conteneurs et demain je sors le tout dehors !!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-78030657593146666872008-01-12T18:27:00.000+01:002008-01-16T10:21:56.114+01:00Going round UtsteinenWords don't make sense if we are to describe what I saw today. Some photos will, maybe.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcN8Pojf5zhRlPFNvclKAKRoZAEQaHWeWEwnmwJnLDToso0qajLnkrMVgJZ6wwx8akEaJlZ0rSpgaI5x011OQrRdh2xZT8HkxsnrcjjBmQfid623_Jju87DSn02deN1i4NgyD5eYogfJI_/s1600-h/IMG_6916.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcN8Pojf5zhRlPFNvclKAKRoZAEQaHWeWEwnmwJnLDToso0qajLnkrMVgJZ6wwx8akEaJlZ0rSpgaI5x011OQrRdh2xZT8HkxsnrcjjBmQfid623_Jju87DSn02deN1i4NgyD5eYogfJI_/s200/IMG_6916.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156001443839658258" /></a>Going round Utsteinen reveals fascinating beauties. The journey has to be made with climbing edges attached to the shoes on the waves of a shining blue ice ocean. Surrealistic ! Arrived at the middle of the mountain on a frozen lake, at the bottom of a two hundred meters high cliff, the trip leads then into a « wind scoop » (ice cliff made by the wind at the foot of the mountain), about the same height.<br />I'm holding my breath!<br />Those among us who travelled through the planet say that Antarctica is the only place where you find such treasures.<br /><br clear="all"><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjuhITUP8Gq1xjF63K292RI6obEE6nODxSZHfthSFuv5NED10777HaEITC0CFmzXRdKj07u3jyG66M0H5cBF_pfSfZecSvIcQO6wKHbGrLFb12QN9KsUWTiCksMXFlMRx60-JZNmM4cnJE/s1600-h/IMG_6914.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjuhITUP8Gq1xjF63K292RI6obEE6nODxSZHfthSFuv5NED10777HaEITC0CFmzXRdKj07u3jyG66M0H5cBF_pfSfZecSvIcQO6wKHbGrLFb12QN9KsUWTiCksMXFlMRx60-JZNmM4cnJE/s200/IMG_6914.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156001478199396642" /></a><br />We've gone with Benjamin (RTBF journalist) and Jos (VRT). I'm particularly comfortable with them. Jos is a healthy sixty-year old man, calm and very intelligent. Talking with him is delectable. For what concerns Benjamin, he's most of the time inventing new jokes and acting as a clown. We're laughing non-stop.<br />I don't know what images recorded with me will be kept, but there're surely enough to make a movie! There's a sequence in my tent where I explain how we sleep, a « bathroom » one, another at work (the containers), one when I'm driving a prinoth illustrating what my work is, two or three during the journey in the middle of the wind scoop and we'll be recording another interview in Dutch with Jos.<br />In facts, they're making me a special subject as I'm the youngest and have some responsibilities. Jos particularly appreciates that I'm speaking Dutch and wants me to be highlighted.<br />Work doesn't change much. Excepted a little handover on handling two containers, one became a bathroom and the other a hospital. I find back those we filled in Brussels to empty them here.<br />The building is going well. The ridge changes constantly and it feels good to see concrete things being erected.<br />About comfort, cold seems bitter every day. Some are spent by -11°c, plus wind. In the evening, a few minutes trip outside is enough to freeze everything which is not clothes-covered. It won't be better as we're going towards the end of the « summer ».<br />Big hug to everyone!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-79460028811303038172008-01-12T17:56:00.000+01:002008-01-16T10:20:21.895+01:00Autour d'Utsteinen<span style="" lang="FR"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR">Les mots n'ont pas de sens s'il faut décrire ce que j’ai vu aujourd’hui, à la rigueur les photos. Peut-être.</span><span style="" lang="FR"><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcN8Pojf5zhRlPFNvclKAKRoZAEQaHWeWEwnmwJnLDToso0qajLnkrMVgJZ6wwx8akEaJlZ0rSpgaI5x011OQrRdh2xZT8HkxsnrcjjBmQfid623_Jju87DSn02deN1i4NgyD5eYogfJI_/s1600-h/IMG_6916.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcN8Pojf5zhRlPFNvclKAKRoZAEQaHWeWEwnmwJnLDToso0qajLnkrMVgJZ6wwx8akEaJlZ0rSpgaI5x011OQrRdh2xZT8HkxsnrcjjBmQfid623_Jju87DSn02deN1i4NgyD5eYogfJI_/s200/IMG_6916.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156001443839658258" /></a>Le tour d'Utsteinen révèle des beautés fascinantes. La marche s'entreprend chaussé de crampons sur les vagues d'une éclatante mer de glace lapis-lazuli. Surréaliste ! Arrivé au creux de la montagne sur un petit lac gelé, au pied d’une falaise de deux cent mètres de haut, la promenade mène ensuite dans un « wind scoop » (falaise de glace formée par le vent au pied de la montagne) de la même hauteur.</span><span style="" lang="FR"><br />J'en ai le souffle coupé !<o:p></o:p></span><span style="" lang="FR"><br />Ceux parmi nous qui ont sillonné la planète affirment que seul l’Antarctique recèle pareilles merveilles.<o:p></o:p></span><br /><br /><br clear="all"><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjuhITUP8Gq1xjF63K292RI6obEE6nODxSZHfthSFuv5NED10777HaEITC0CFmzXRdKj07u3jyG66M0H5cBF_pfSfZecSvIcQO6wKHbGrLFb12QN9KsUWTiCksMXFlMRx60-JZNmM4cnJE/s1600-h/IMG_6914.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjuhITUP8Gq1xjF63K292RI6obEE6nODxSZHfthSFuv5NED10777HaEITC0CFmzXRdKj07u3jyG66M0H5cBF_pfSfZecSvIcQO6wKHbGrLFb12QN9KsUWTiCksMXFlMRx60-JZNmM4cnJE/s200/IMG_6914.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156001478199396642" /></a><span style="" lang="FR">Nous sommes partis en compagnie de Benjamin (journaliste à<span style=""> </span>RTBF) et Jos (VRT). Je m’entends particulièrement bien avec eux. Jos est un sexagénaire au sommet de sa forme, calme, posé et très intelligent. Discuter avec lui est un régal. Quant à Benjamin, il joue plutôt le déjanté de service, inlassablement occupé à déconner et inventer de nouvelles taquineries. On rigole sans cesse ensemble.<o:p></o:p></span><span style="" lang="FR"><o:p><br /></o:p><br />Je ne sais quelles images tournées avec moi seront gardées mais la matière ne manque pas !</span><span style="" lang="FR"> Il y a une séquence dans ma tente ou j’explique un peu comment on dort, une séquence « salle de bains », une autre sur le lieu de travail (les conteneurs), une quand je roule dans un prinoth qui illustre en quoi consiste mon travail, deux à trois séquences pendant la promenade en plein wind scoop et on tournera encore une interview en néerlandais avec Jos.<br />En fait, ils font de moi un sujet particulier car je suis le plus jeune et ai quelques responsabilités. Jos apprécie beaucoup le fait que je parle le Néerlandais et tient à ce que ce soit mis en valeur.</span><span style="" lang="FR"><br /><br />Le travail ne change pas tellement, mis à part une petite participation à l’aménagement de deux conteneurs, l’un faisant office de salle de bain et l’autre d’hôpital, je retrouve ceux que nous avons remplis à Bruxelles pour les vider ici.<o:p></o:p></span> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR">La construction avance. Le ridge change d’heure en heure, ça fait du bien de voir quelque chose de concret s’ériger.<o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR"><o:p></o:p>A propos de confort, le froid semble plus piquant chaque jour. Certaines journées sont passées par -11, plus vent. Le soir, une sortie de quelques minutes suffit à geler tout ce qui dépasse des couches de vêtements. Cela ne risque pas de s’améliorer : nous avançons vers la fin de <span style=""> </span>« l’été ».<span style=""></span></span><o:p></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p>Gros bisous à tous !</p>Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-85563832750949743322008-01-07T23:19:00.000+01:002008-01-16T10:16:54.065+01:00La vie de tous les jours, impressionsCher tous,<br /><br />Pour répondre aux questions :<br /><br /><span style="font-style: italic;">Combien de containers reste-t-il à acheminer ?</span><br />Il reste encore 74 containers à la côte et tout doit être ici pour le 10 février…<br /><br /><span style="font-style: italic;">Et tes doigts ?</span><br />Et bien il y avait des risques d’avoir des engelures. Malgré mes précautions c’est chose faite. Dès les premiers symptômes j’ai été voir le docteur du coin qui a prescrit une crème, pour l’instant ça semble se stabiliser.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Ne t’endors-tu pas au volant sur de si longs trajets et le chemin est-il balisé ? </span><br />Pendant les traverses, il arrive effectivement qu’on s’endorme au volant des machines, surtout avec l’accumulation de fatigue. Heureusement il n’y a pas beaucoup d’arbres dans le chemin et les deux autres convois appellent à la radio si l'un d'entre nous dévie. Il ne faut pas qu’on s’endorme tous ensemble... Cela m'est arrivé à plusieurs reprises, parfois pendant facilement une minute, mais au réveil la machine ne s'était que peu détourné de la trajectoire.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s1600-h/IMG_6698.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s200/IMG_6698.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155999858996725986" /></a>Alain ne nous accompagne pas, il a bien d’autres choses en tête. Nous disposons de GPS avec un enregistrement du routage. Le balisage de piste n’a aucun sens vu qu’on on ne les voit pas lors des fréquents "white out" (lorsque le ciel et le sol ne font plus qu'un les sens sont mis à rude épreuve).<br /><br />Pour les nouvelles du moment, dix personnes sont parties hier, remplacées par dix-sept autres, le camp de base sature !<br />L’arrivée du DC 3 sur Utsteinen était plus que magique, quel avion ! et dans quel environnement ! On lui avait préparé une jolie piste et il lui fallut peu de distance pour se poser.<br /><br />Jusqu’à présent ce changement d’équipe n'est pas fort agréable, je me suis rendu compte hier soir que je m’entendais très bien avec ceux qui sont partis.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Comment se passe une journée?</span><br /><span style="font-weight: bold;">6h45</span><br />J'enfile les vêtements de la veille, avant-veille, avant avant-veille etc. En fait, une fois trouvé la combinaison de couches idéale, facile à modifier quand il y a changement de température ou de vent, on la garde pour ne pas avoir de mauvaise surprise au cours de la journée. Il faut calculer les sous-vêtements pour terminer le séjour sans devoir faire de lessive. Ici, pas de machine à laver et comme l’eau n’est pas abondante, c’est tout un cinéma pour nettoyer trois chaussettes. J’ai fait le compte : il me reste approximativement un jeu de rechange par semaine, ce fut plus ou moins la moyenne jusqu’à présent, donc ça devrait aller.<br />Aujourd’hui, il a fallu complètement retravailler ma tente. Le sol a fini par fondre mais pas de manière uniforme. Le sommeil en devenait encore plus inconfortable. J’ai donc fabriqué une petite plate-forme en bois, enlevé ma tente, rajouté de la neige, mis la plate-forme et réinstallé ma tente. C’est beaucoup mieux, on verra comment je dormirai cette nuit.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">7h00</span><br />Petit déjeuner, quelques cafés pour que la lumière filtre à travers les lourdes paupières, quatre à cinq tartines au chocolat, un bol de céréales accompagné de yaourt. La journée commence. Mon travail change un peu tous les jours.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Matinée</span><br />J’ai été récupérer du gravier tombé d’un sac, zéro émission oblige. La pierre étant sombre, cela provoque la fonte de la neige sur laquelle elle repose. Les morceaux avait regelé plusieurs fois, pris dans une couche de glace de 25 cm. Cela pris une bonne partie de la matinée.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGWQ06D_YqAYH5UiBvCg8fEn0OWsJqcDrZcfyZn6KmfFuEiOsvt94d7SLjvWB9KIujnqigIuhUg-jefD4JuJLsVziCsWo6YzwTmRpFyUH8H_IkDziy5PROUKSBY8vNbBB5Fa9BTRLW4ClS/s1600-h/IMG_6637.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGWQ06D_YqAYH5UiBvCg8fEn0OWsJqcDrZcfyZn6KmfFuEiOsvt94d7SLjvWB9KIujnqigIuhUg-jefD4JuJLsVziCsWo6YzwTmRpFyUH8H_IkDziy5PROUKSBY8vNbBB5Fa9BTRLW4ClS/s200/IMG_6637.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156000829659334914" /></a>Ensuite, j’ai été démonter les structures en bois protectrices de marchandises dans les containers afin de pouvoir tout sortir demain ou après demain. J’ai échafaudé un plan de gestion du matériel qui arrive ici. Cela permet également que les containers vides repartent sur les traverses (évitant de ce fait devoir effectuer des traverses de containers vides en fin de saison). Plan accepté par Monseigneur le « Grand Moufti » (Alain Hubert).<br />Cela consiste à disposer de deux zones :<br />- déchargement temporaire<br />- stockage<br />Quand les convois arrivent, on dépose les containers pleins dans une zone prévue à cet effet. Il faut ensuite charger les containers de la traverse précédente dont le contenu a été préalablement vidé. Ceux-ci sont entreposés dans une autre zone et répertoriés en fonction du type d’élément.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Midi</span><br />Le repas tant attendu. Tout aussi succulent que varié, deux assiettes au moins.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Après-midi</span><br />Cette après-midi je me suis occupé de ma tente (tâche élévée au rang prioritaire d'alerte 5 vu l’importance de bien dormir). Puis j’ai aidé à différentes tâches de rangement que nous effectuons pour le moment, vu que la construction des garages a touche pratiquement à sa fin.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Soir</span><br />Pour terminer, le repas du soir. Toujours préparé avec le même soin. Un petit verre de vin nous remonte le mercure, un mail ou deux, et dodo.<br /><br />Il y a un manque cruel d’activités parallèles, tout tourne autour du travail et cela pèse à la longue. Nulle part où fuir rien qu'un instant, et avoir un moment à soi. L'ambiance reste uniformément identique.<br />Pas de vie privée, tout se fait en commun. C’est pourquoi je me suis senti particulièrement bien cette dernière traversée solitaire . Enfin un peu isolé, plus ou mois loin des autres. Je parvenais à me créer un environnement réconfortant et reposant, malgré l’intensité du travail que représente une traverse.<br /><br />Nous avons eu aussi droit à une galette des rois, cocassement modifiée en fonction des circonstances : les galettes étaient au nombre de trois, toutes contenant une pierre du ridge. L’une donnait le titre de « janette », la deuxième de « base camp manager » et la troisième de « Grand Moufti », et ce pour 24 heures. A mon grand étonnement j’ai eu une des pierres, celle du base camp manager, titre que je n’ai pas vraiment utilisé d’ailleurs.<br />Par contre, le grand Moufti d’intérim a directement pris action et a offert une bière à tout le monde.<br /><br />La bière .. toute une histoire même au bout du monde !<br />Ayant eu accès au container-frigo sur le bateau, nous savions que quelques-unes se cachaient parmi les caisses. Arrivés au camp de base, nous n’en avions pas vu la couleur, l’explication des responsables était qu’elles étaient réservées à nos amis luxembourgeois.<br />Quoi donc ? Notre sang n'a fait qu'un tour ! Il n'en fallait pas plus pour fomenter une mini-crise ! Nous sommes belges après tout ! Refuser une bière à un belge, c’est comme refuser une sucette à votre enfant ! Le geste de Jesko (Grand Moufti intérimaire) était donc fort et rassembleur.<br />Viva la revolucion !<br /><br />Le froid fait dès à présent partie de nous. Personne ne s’en plaint, il est inévitable ! C’est le vent qui est le plus glacial. Sans courant d'air, la température (même par -10) est très supportable, parfois même agréable.<br /><br />Voilà donc ce qui fera la conclusion de ce mail, je tombe à court de choses à écrire.<br /><br />Tout plein de gros bisous à tous !Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-44109952431730357362008-01-06T10:14:00.000+01:002008-01-16T10:10:11.700+01:00Record de traverséeMe voilà de retour.<br /><br />Tout s’est merveilleusement bien passé, le paysage est évidemment différent par de si belles journées. Bien qu'il n'y a pas grand-chose à voir sur les 210 km qui séparent Utsteinen de la côte.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWOdeFdS9Xs58InhYiK85nGcYNq8MUJaBPR8TB3ZP6nhGl2MvkGGD9__Wn-XS5He2kHudplhxebC2JNMo2nHafPk2VltN0TpXQ_rBIs1_7DFfo2QcPFhLE8OBlM_GgsQtTw-eoBghkZEqk/s1600-h/IMG_6768.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWOdeFdS9Xs58InhYiK85nGcYNq8MUJaBPR8TB3ZP6nhGl2MvkGGD9__Wn-XS5He2kHudplhxebC2JNMo2nHafPk2VltN0TpXQ_rBIs1_7DFfo2QcPFhLE8OBlM_GgsQtTw-eoBghkZEqk/s200/IMG_6768.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155998025045690562" /></a>Les quatre premières heures du voyage se délient sur le spectacle de deux belles montagnes. Ensuite, elles passent à l'arrière et on navigue dans un désert blanc douze heures durant. Au retour c'est bien sûr l'inverse.<br />Les moments passé seul dans le tracteur (ou Prinoth) furent excellents. Pendant la conduite, mon coéquipier profitait de la cabine de survie pour se reposer.<br />La musique qui ondule dans les oreilles, le soleil immuable qui rase l’horizon sur le sol glacé scintillant aussi loin que porte le regard. La paume sur la manette de commande des 450 chevaux, 13.000 cm3. Les meilleurs moments de cette expédition s'écoulèrent sans conteste lors ces heures solitaires et contemplatives.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYRfRdWy29bNF4vkA6JIr_ulOo9kfkTNfeU480U2nLOaU7Nd-fcxawQXQeKfmBeAklEOfnrIZ9zTfO-ccgFZsNaMoECsVnthwxQXzAOVIaWL0A4rW38wKddGRpdBbHwCV86vvm3jO7nDSJ/s1600-h/IMG_6921.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYRfRdWy29bNF4vkA6JIr_ulOo9kfkTNfeU480U2nLOaU7Nd-fcxawQXQeKfmBeAklEOfnrIZ9zTfO-ccgFZsNaMoECsVnthwxQXzAOVIaWL0A4rW38wKddGRpdBbHwCV86vvm3jO7nDSJ/s200/IMG_6921.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155998295628630226" /></a>Nous avons établi un nouveau record : 44 heures pour la traversée, y compris le chargement de containers remplis et déchargement de containers vides à la baie de la Couronne. Ajoutez à cela qu'un des Prinoth ronronne plutôt vaille que vaille ! Il n'a reçu qu’un seul traîneau, les autres quatre chacun. Le sommet de certaines côtes occasionnait parfois le spectacle de batailles mécaniques pour y arriver !<br />Autrement, une partie du groupe est partie ce matin, pour être remplacée par d’autres.<br /><br />Magnifique souvenir que voir ce DC 3 passer bas sur Utsteinen et puis se poser sur la splendide piste que nous lui avions préparée avec la toute nouvelle fraise adaptable sur Prinoth (celle utilisé pour damer les pistes).<br />La construction avance bien. Encore une journée de travail et tous les socles seront placés et bétonnés, la construction de l’échafaudage commencera probablement dès lundi. <br /><br />J’espère que tout se passe bien en Belgique (si elle existe encore…).<br /><br />Gros bisous à tous.<br /><br />YvanYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-7443322157905988252008-01-06T09:30:00.000+01:002008-01-16T10:06:58.009+01:00Crossing recordHello,<br /><br />After going to the shore for reloading containers, I'm finally back.<br />Everything went ok, the scenery is indeed different when there's a good weather. However there's not much to be seen on the 210km between Utsteinen and the coast.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWOdeFdS9Xs58InhYiK85nGcYNq8MUJaBPR8TB3ZP6nhGl2MvkGGD9__Wn-XS5He2kHudplhxebC2JNMo2nHafPk2VltN0TpXQ_rBIs1_7DFfo2QcPFhLE8OBlM_GgsQtTw-eoBghkZEqk/s1600-h/IMG_6768.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWOdeFdS9Xs58InhYiK85nGcYNq8MUJaBPR8TB3ZP6nhGl2MvkGGD9__Wn-XS5He2kHudplhxebC2JNMo2nHafPk2VltN0TpXQ_rBIs1_7DFfo2QcPFhLE8OBlM_GgsQtTw-eoBghkZEqk/s200/IMG_6768.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155998025045690562" /></a>While leaving, we take a look at two nice mountains visible during 4 hours. Then we pass them and we're in a white desert for twelve hours, when coming back it's the contrary.<br />The moments spent alone in the snow truck (Prinoth) were terrific, while my colleague was resting in the survival cabin. Music in my ears, the frozen sun crawling on the horizon on never-ending white desert, I have my hand commanding 450 horsepower, 13.000cm³. I'd say the best moments of this expedition were those while I was alone with myself.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYRfRdWy29bNF4vkA6JIr_ulOo9kfkTNfeU480U2nLOaU7Nd-fcxawQXQeKfmBeAklEOfnrIZ9zTfO-ccgFZsNaMoECsVnthwxQXzAOVIaWL0A4rW38wKddGRpdBbHwCV86vvm3jO7nDSJ/s1600-h/IMG_6921.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYRfRdWy29bNF4vkA6JIr_ulOo9kfkTNfeU480U2nLOaU7Nd-fcxawQXQeKfmBeAklEOfnrIZ9zTfO-ccgFZsNaMoECsVnthwxQXzAOVIaWL0A4rW38wKddGRpdBbHwCV86vvm3jO7nDSJ/s200/IMG_6921.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155998295628630226" /></a>We made a new record: 44 hours for the crossing, including loading of the heavy containers, unloading of the empty ones at the Crown Bay. All this with a half-working Prinoth. So we gave him only one trailer and we had four each, we had a bit of struggling at the top of some hills.<br />Otherwise a part of the groupe is gone this morning to be replaced by others.<br /><br />It was wonderful to see this DC3 make a low pass over Utsteinen, then land on the beautiful landing slope we prepared for it, with the brand new tool Prinoth adaptable (the one used for flatting slopes).<br /><br />The building goes well, one more work day and all foundations will be placed and fixed. The scaffolding mouting shall begin on monday I guess.<br /><br />I wish you the best.<br /><br />Big hug to everyone.<br /><br />YvanYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-29776101727310706772008-01-03T09:51:00.000+01:002008-01-07T10:09:54.582+01:00Départ précipitéJe viens d'apprendre à l'instant que je dois partir en traverse, en remplacement de personnes qui ne peuvent pas partir (ce sont ceux qui doivent s'en aller par avion et ce dernier arrive plus tôt que prévu)...<br />Départ d'ici quelques minutes et on vient de me prévenir. Cela veut dire que je ne pourrai plus envoyer d'e mail pendant trois jours !<br /><br />Cette fois, pas de souci pour la météo, les prévisions sont bonnes.Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-69107117645661592292008-01-01T11:07:00.000+01:002008-01-16T10:03:34.315+01:00Nouvel an<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_USSYQCYRnQDiGBy6ZV7WPOsGFwWA_giw2NnP6KSSZLUaOOyb_XgKtpBiRGVOS4ZaJO1kxg1Qa2FeV3DNbPui5JQApENYQO0pkGbGjkR_tbiXLU7Zd6m8nYUFTtiBMzPKL6J9faYg4f7Y/s1600-h/IMG_6838.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_USSYQCYRnQDiGBy6ZV7WPOsGFwWA_giw2NnP6KSSZLUaOOyb_XgKtpBiRGVOS4ZaJO1kxg1Qa2FeV3DNbPui5JQApENYQO0pkGbGjkR_tbiXLU7Zd6m8nYUFTtiBMzPKL6J9faYg4f7Y/s200/IMG_6838.jpg" alt="Nouvel an" vspace="5" hspace="10" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155997213296871602" border="0" /></a><br />Le réveillon s’est passé mieux que je ne pensais. Ambiance terriblement sympathique, on n’a pas passé beaucoup de temps à manger, plutôt à discuter, boire et danser. Ce qui fait qu’à l’approche de minuit, beaucoup étaient déjà joyeux. C’était très amusant à voir il faut dire !<br />L'ambiance est bon enfant pour lui trouver un qualificatif. Aussi le sentiment de passer un moment très privilégié dans un endroit pareil devient unique.<br />Ce matin on se réveille un à un (il est présentement 10h13). Je ne pensais pas qu’on travaillerait avant midi, mais je viens d’entendre qu’Alain et un autre sont déjà au travail sur le ridge depuis 7h30 ce matin, au fou !!Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-60579835911828360332007-12-30T10:02:00.000+01:002008-01-07T10:03:40.578+01:00Le travail c'est la santéHello à tous,<br /><br />Ici cela commence à bien faire de travailler, travailler et encore travailler. Même quand c’est le jour de repos hebdomadaire,(aujourd’hui en l’occurrence), on me trouve quelque chose !<br />Tout le monde à besoin de temps à autre d’un peu de temps pour décompresser mais jusqu’à présent c’est travailler, manger, dormir, et ce depuis plus de 2 semaines, cela devient un peu pesant.<br />Je comptais me reposer, aller faire le tour de la montagne Utsteinen (promenade que presque tout le monde à déjà eu le temps de faire, sauf moi...) qui est magnifique, et me la couler douce. Mes plans ont été bousculés, j’ai dû décharger des containers toute la journée,<br />Bref, à part ça, ça peut aller, je suis impatient de commencer à construire la station en elle-même, là au moins on verra quelque chose évoluer, car pour le moment c’est comme si rien ne changeait. Normalement d’ici 10 jours un échafaudage sera construit et d’ici 15 on devrait commencer avec la station.<br />La grue a été réparée en 40 heures seulement et avec ce qu’on a sur place, c’est un petit exploit mécanique !<br /><br />Allez, plein de gros bisous, profitez-en bien pour ceux qui sont en vacances et surtout (car je ne pense pas que pourrai envoyer d’e-mail avant), bonne année !!!!!<br /><br />Bises<br /><br />YvanYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-57414999670249921982007-12-29T11:36:00.000+01:002008-01-07T09:58:38.552+01:00La vie iciLe travail est très physique et j’ai un peu mal partout, mais ça ne me déplait pas. Je préfère travailler dur que de rester sans trop bouger à m’occuper des containers. Le moral ça va aussi, je vis un peu au jour le jour.<br />Dormir en tente par ce froid n’est pas inconfortable en soi, le pire c’est d’aller au lit, et le pire du pire c’est de devoir aller se soulager dehors..., ça, c’est vraiment très dur, sortir de sa tente est horrible, aussi je ne dors pas bien pour le moment parce que je dois souvent sortir en plein milieu de la nuit et j’attend le plus longtemps possible mais je vais trouver une solution.<br />Pour ce qui est du soleil, il est dérangeant pour s’endormir, après ça va, même si je me réveille pendant la « nuit » ça ne me dérange plus.<br />Mon genou, lui, va très bien, je n’ai presque plus mal du tout, donc ça c’est réglé. Evidemment, travail physique oblige, je me cogne souvent (tibia ou autre) donc j’ai toujours un peu mal quelque part mais ce n’est jamais rien de grave et de toute façon j’ai l’habitude.Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-47250284052550408802007-12-26T09:52:00.000+01:002008-01-07T10:04:24.159+01:00Noël à UtsteinenHello à tous,<br /><br />On a eu un Noël sympa ici à Utsteinen, rien de spectaculaire (à part le paysage) mais c’était convivial. La nourriture est toujours très bonne, surtout vu les conditions.<br />Depuis, le travail a repris, je sais que je serai de nouveau bon pour me coltiner l’organisation des containers ici, mais comme il n’y en pas encore je peux faire d’autres choses qui m’intéressent plus, comme de la menuiserie dans les garages ou le placement des barres d’ancrage pour la station.<br />Le travail est lourd et soutenu, mais tout le monde ou presque y met du sien et l’ambiance est bonne.<br />Ce matin en montant des barres (6,20m de long pour 65 kg) sur le ridge, j’ai glissé sur une plaque de glace et suis tombé avec mon genou droit sur un rocher. J’ai continué à travailler le restant de la journée (peut-être une erreur)jusqu’à cet après-midi 17h ou la douleur commençait à devenir trop forte pour continuer.<br />Le docteur local ne semble pas être inquiet (moi non plus d’ailleurs), un peu de repos (ce soir et demain peut-être) et un gel décontractant et je devrais reprendre très vite le travail.<br />Un évènement bien plus grave que ma petite blessure s’est déroulé aujourd’hui: la grue mobile qui devait servir à monter la grue fixe et aussi à monter des éléments sur l’arrière de la station a été gravement endommagée par une mauvaise manœuvre.<br />Le boîtier de commande a littéralement été arraché. Les pièces ne sont évidement pas de stock ici et ce serait un très gros retard que de devoir attendre des pièces qui viendraient avec l’avion du 6 janvier. Les mécaniciens sont actuellement en train de plancher sur une éventuelle solution de dépannage, en récupérant ce qui est encore bon et en permettant d’effectuer uniquement quelques mouvements suffisants pour monter la grue fixe. Ce ne sera pas une tâche facile… ! <br /><br />A part ça, rien de spécial, je dors assez bien, malgré la glace qui se forme sur les parois intérieures de la tente la nuit (et oui…), ce n’est évidemment pas très confortable de se mettre au lit part -15… mais je savais depuis le début que ce serait le cas ! Se laver n’est pas non plus très confortable, certains ici ne se sont plus lavés depuis plus d’un mois (sisi) mais en ce qui me concerne, je vais essayer de me débarbouiller au minimum tous les deux jours. <br /><br />J’ai déjà conduit un tracteur des neiges, mais aussi les deux bulldozers qui sont sur place, il ne manque plus que la grue mobile, mais ce ne sera apparemment pas pour tout de suite !!!<br />Voilà, j’espère que vous recevez bien mes mails, en tout cas je le verrai bien ce soir lorsque Fons (manager du camp de base) fera la connexion Internet quotidienne (qui leur coûte 3$ la minute pour du 3k par seconde !!!<br /><br />Grosses bises à tousYvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-60061602706206794162007-12-24T12:46:00.000+01:002008-01-16T10:52:58.174+01:00Tempête au milieu de la banquise<a href="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/belare2007_trailer_convoy_or.jpg" target="_blank"><img style="width: 309px; height: 232px;" src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/belare2007_trailer_convoy_500x375.jpg" align="left" hspace="10" vspace="10" /></a><br />Voilà près de 20 heures que nous quittions la Baie de la Couronne, lieu de débarquement, avec 3 convois saturés de matériel. Nous devrions déjà nous reposer à Utsteinen, or seulement 70km ont été parcouru depuis la mer. Cinq jours sans se laver, dix jours presque sans sommeil, vingt heures sans manger et la tempête hurle tout son content.<br />Jusqu’à présent la progression était lente, mais au moins on avançait. Après le plein des tracteurs d’à peine 20 minutes, les convois sont ensevelis sous la neige. Les pilotes mettent la gomme, les machines pivotent de gauche à droite, les trente tonnes de matériel s’arrachent à la neige puis s’arrêtent dans un nuage de poudreuse quelques mètres plus loin. Ca y est, cette fois-ci c’est fini !<br />Certains sont coincés dans leur machine. D’autres, comme moi, sont dans une cabine de survie. Il faut patienter que ça se calme, mais pendant combien de temps ? Shine on You, Crazy Diamond part 6-9 passe dans mes oreilles, le vent dans l’introduction n’est que très familier avec la réalité. Gardons notre calme, pensons objectivement ; quel est le bilan ?<br /><br />Il y a quinze heures, Alain Hubert tombe dans une crevasse avec la moto neige, le traîneau qu’il tirait le sauve de justesse. Le tracteur parti à sa rescousse s'enfonce à son tour dans une crevasse. Un deuxième tracteur se porte volontaire pour le sauvetage et tout le monde revient sain et sauf. La moto neige est montée sur un des traîneaux du convoi, car c'est bien trop dangereux maintenant que la visibilité est nulle et que le vent souffle à des vitesses phénoménales.<br /><br />Coincés à 140 km du camp de base d’Utsteinen, la nourriture tombe à court. Tout ce qu'il reste consiste en 200 grammes de pâtes, de maigres barres chocolatées, quelques biscottes, un filet de Philadelphia, un peu d’eau. Ma radio tombe en panne, le contact avec les autres est coupé, une des cabines de survie voit son chauffage passer l'arme à gauche et la tempête pourrait très bien durer trois jours. Pour finir, un besoin presse ma vessie dans un étau mais pas moyen de sortir : je pourrais ne plus retrouver le convoi alors qu’il n’est qu’à quelques mètres à peine. Je pars à la recherche d'une bouteille vide...<br />Chacun connaît les risques de la mission, l’Antarctique réserve souvent des surprises et elles ne sont pas souvent bonnes. Une tempête peut surgir à tout moment, on préfère l'ignorer sans nier qu'on en a conscience. Même pas peur, ça n’arrive jamais qu’aux autres !<br />Manifestement pas toujours.<br />Une envie : parvenir au camp de base, manger, se laver un peu et enfiler des vêtements propres. D’ici là faudra copieusement prendre sur soi, économiser ce qu’il nous reste de nourriture, d’eau et prendre son mal en patience. Une fois le calme revenu, il faudra réanimer les convois coincés sous un mètre de neige, après une heure seulement ! Crime of the century de Supertramp s'écoule maintenant dans mes oreilles, il est onze heures du matin ce vingt-trois décembre 2007. Les heures et les jours suivants ne seront pas agréables.<br /><br />Je me remets en quête d'une bouteille.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">11h24</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s1600-h/IMG_6698.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s200/IMG_6698.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155999858996725986" /></a>J’ai pris le risque de sortir... sans découvrir de bouteille. A peine le nez dehors, il me fallu me battre pour tenir la porte de la cabine ; le vent se jette sur nous à plus de 110 km/h. Je suis allé derrière un container pour me soulager, le jet se pulvérise avec le vent et le froid. Il me faut maintenant trouver l’autre convoi, c’est là qu'est entreposé le reste de nourriture et je meurs de faim ! Mes recherches n'obtiennent aucun résultat, alors qu’il ne doit pas être à plus de dix mètres de moi... Je décide d’aller parler aux pilotes de mon convoi ; je m’avance sans quitter du contact des mains le métal froid des traîneaux, je ne vois rien ! Je trébuche et tombe dans la neige ; il y a des congères de plus de un mètre de haut autour de nous. Dans le sifflement assourdissant du vent, le ronronnement vague d’un moteur diesel de 450 chevaux au ralentit se fait entendre : c'est la bonne direction. L’avant du véhicule émerge du nuage et je parviens avec difficulté à ouvrir la porte passager, bloquée par la glace et la neige. Les pilotes essayaient de dormir après une nuit blanche.<br />Je crie :<br />« Où sont les autres convois ?<br />- Aucune idée, on aura un contact radio à midi et on avisera ! »<br />Je retourne au trot dans ma cabine ; la situation se dégrade. J’enlève mes vêtements une fois à l’intérieur, tout est humide, ne sèche pas et je n’ai pas de vêtement de rechange. L’atmosphère respire le moite dans cette bulle sur-isolée. Impossible d'aérer en ouvrant la porte sous peine d’être rapidement enseveli. Il doit me rester des Mars rescapés de Cape Town dans mon sac à dos, ce sera toujours ça de pris, mon ventre commence à crier famine. Un Mars, quelques gorgées d’eau et le reste est préservé pour plus tard. Le vent ne se calme pas, au contraire. La cabine se prend à trembler, au point que j’ai des difficultés à écrire. Je vais essayer de fermer un peu les yeux, le temps passera plus vite.<br /><br /><br /><span style="font-weight: bold;">16H55</span><br />Une réunion de crise vient de se terminer dans une cabine de secours d’un des trois convois, à peine à une centaine de mètres. On s'est repéré grâce aux GPS. L’autre convoi attend sur notre gauche, à huit mètres. Les participants à la réunion sont partis encordés à notre tracteur, tels des explorateurs et leur fil d'Ariane pénétrant dans le labyrinthe du Minautore. Alain, Philippe le commandant et Daniel le guide de haute montagne font le point. Alain est pris de court, ce genre de situation n’a pas été envisagé. Il veut rester sur place jusqu’à l'accalmie, mais d’après les dernières nouvelles, ça ne sera pas le cas avant trois jours. L’état des tracteurs se dégrade, une des trois cabines de survie s’est remplie de neige, nous somme treize et n’avons presque rien à manger. Le commandant refuse cette idée, trop éprouvante pour le moral des troupes, surtout pour la Noël ! Il propose l'abandon d'un convoi sur place, partir avec les deux autres et les trois tracteurs, celui sans traîneau apportera son soutien à ceux en difficulté. Cette idée est directement adoptée. Les mécaniciens redémarrent le tracteur en panne et l'expédition repart dans la tourmente.<br />Nous sommes au beau milieu d’une tempête comme il n’y en pas souvent. Cette traverse restera gravée dans l’histoire de la construction de la station et j’en fais partie !<br /><br /><span style="font-weight: bold;">22h21</span><br />Cela avance bien ... jusqu’à maintenant ! Il y a une dizaine de minutes, la cabine de survie a littéralement été retournée dans tous les sens. Le convoi s’arrête, Daniel ouvre et nous demande si tout va bien, il nous explique que nous venons de passer sur une crevasse de 2m20 de long, alors qu’en théorie les machines ne savent passer que 2m maximum. On nous avait pourtant assuré que la zone crevassée était derrière, qu’à partir de maintenant ce serait une partie facile. A-t-on dévié de notre route ? Certainement oui, sinon on aurait découvert cette crevasse lors des reconnaissances ! Je ne sais pas très bien ce qu'il se passe. Alain et Daniel marchent devant pour détecter d’autres crevasses, ne savent-ils pas où ils sont ?<br />Je commence vraiment à être exténué, j’ai besoin de manger, la seule chose que j’ai pu me procurer depuis plus de trente heures consiste en un bout de fromage malade, quelques cracottes, ce pauvre morceau de Philadelphia et mon Mars bien sûr. Aussi, de ma vie je ne me suis jamais senti si sale !<br /><br />On repart, ça tape dans tous les sens, plus moyen d’écrire, on doit être sur de la glace.<br /><br />Image courtesy of Polar Foundation<br /><img style="width: 185px; height: 290px;" src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare20062007/belare2006_2007_gallery/prinoth_in_crevasse_320x500.jpg" align="left" vspace="15" hspace="15" border="0" /><br /><span style="font-weight: bold;">Un peu plus tard :</span><br />Je suis dans le tracteur de support aux côtés de Daniel. La visibilité s’améliore doucement, le vent se calme un peu. De temps à autre, il faut sortir, accrocher les élingues et tirer un convoi enfoncé dans la neige.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">9h00 du matin, 24 décembre</span><br />La radio crachotte vaguement « ici base camp, pouvez-vous nous entendre ? ». Nous y sommes !!! Encore dix kilomètres, une heure et on y sera.<br />Nous sommes donc arrivé ce matin vers 10h, après 42 heures d’enfer. Ces lignes furent couchées durant le voyage, je les retranscrit à l'instant. Ce soir nous fêterons Noël au chaud au magnifique camp de base d'Utsteinen.<br /><br />Le décor est fabuleux. Le confort, aussi relatif soit-il, étonne à cause de l’endroit. J’ai commencé par manger voracement, puis me prendre une tente, l’arranger, creuser un peu à l’avant pour pouvoir m’habiller debout et monté de petites marches en bois pour descendre dans ce trou, bref, je me suis installé. J'ai pu me laver et enfin écrire ce mail qui partira ce soir je l’espère. D’après les habitués, l’ambiance est très bonne, la nourriture excellente, par contre les moyens de communication réduits.<br /><br />Je vous souhaite à tous un très joyeux Noël ! Je suis certain que le mien sera agréable ; enfin un minimum de confort.<br /><br />Tout gros bisous à tous et à de prochains mails.<br /><br />Image courtesy of Polar Foundation<br /><br /><img align="righ" hspace="15" src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/base_camp_storm_or.jpg" />Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-84119600361994187172007-12-24T12:00:00.000+01:002008-01-16T10:55:37.453+01:00Journey through the ice<a href="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/belare2007_trailer_convoy_or.jpg" target="_blank"><img style="width: 309px; height: 232px;" src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/belare2007_trailer_convoy_500x375.jpg" align="left" hspace="10" vspace="10" /></a>It's been nearly 20h that we went away from the bay with 3 convoys full of material. We should be at Utsteinen now, but we've only gone 70km so far. Five days that we cannot wash ouselves, 10 days we barely sleep, 20h I haven't eaten and the storm continues to rage. Until now, we've been progressing slowly, but at least we were. After tanking the tractors during 20 mins, the convoys are overwhelmed by snow. Conductors are forcing, make the machine turn from left to right, 30 tons of material are taken of the snow grip with difficulties then stop a few meters away. That's it ! This time it's over. Some among us are stuck in their machine, others, like me, are in a survival cabin. This time it will have to wait until the weather goes calmer, but for how long ? Shine on you crazy diamond Part 6 to 9 echoes in my ears. The introducing wind of the song is very familiar. Let's keep calm. Think objectively : where are we ? 15 hours sooner Alain fell in a crevasse with the snow motorcycle, the trailer he was carrying saved him... A rescue truck fell as well. A second one had to be sent and hopefully they all came back safe and sound. The snow moto is now on one of the trailers as it is far too dangerous now that the visibility is gone and that winds reach phenomenal speed.<br /><br />Stuck at around 140km from Utsteinen, we're getting short on food (there's only 200 grams of pasta, some chocolate sticks, some crackers and a bit of Philadelphia) and water. My radio juste died, I have no more contact with others. One of the survival cabins has no heater anymore and the storm could easily last for three days... On top of this, I have to pee like a cow bu there's no way out: I may not find the convoy even if it's some meters aways from me. I'll have to find an empty bottle!<br />We all knew the journey was risky. Antarctica has always got some surprises and they're not always good. You can get stuck in a storm at any moment and we know this, but it only happen to others of course ! Apparently not always...<br /><br />One desire: to get to the base camp, to eat, wash a bit and wear clean clothes. Until then we'll have to seriously get a grip, economize the food and water left ... and wait. Once the elements will calm down, we'll have to free the convoys which, after one hour only, are already stuck in the snow! Supertramp's Crime of the Century is now in my ear. It is 11 in the morning on this 23rd December 2007 and the next hours or days won't be funny. Well, I've got to find a bottle...<br /><br /><span style="font-weight:bold;">11h24</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s1600-h/IMG_6698.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgphg50cT5VWoq22BqDCjb_IzFH0fHpFr4R4bIMI9wTPBTNUvRdQjNrLNYQ7DGmf9i8gWVAmFxOieacJ2cN1UxMVJV96u4V0-4TnT3gFgf8N-h_DOUdx-p_qIfzFWgV_S1iUahM77OaIELV/s200/IMG_6698.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155999858996725986" /></a>I took the risk to go out, I couldn't find any bottle . When I got out I struggled to keep the shelter's door opened, the wind rages at more than 110km/h. I've been behind a container to pee and it pulverized immediatly in the wind and the cold. I want to find the other convoy because it's there that they've got what's left of food, I'm hungry !!! I can't find it even if it shouldn't be more than 10 meters away from me. I decide to go speak to the conductors of my convoy ; I'm going step by step with the cold metal of the sledges in my hand, I can't see a thing ! I stumble and fall in the snow ; there're snow drifts of more than 1m high around us. In the deafening whistle of the wind, I vaguely hear the humming of a 450 hidle horsepower diesel engine : I'm going in the right direction. I got the the front of the vehicle and succeed with difficulty to open the passenger door, stuck by ice and snow. The conductors are trying to sleep after a white night... I shout "Where are the other convoys ?", answer: "No idea, we'll have radio contact by 12 o' clock and we'll see." I decide to go back quickly in my cabin ; the situation is getting worse then. Once inside, I put off my clothes, everything is wet , doesn't get dry and I don't have clothes to change. The atmosphere is insane and humid in this highly isolated place we can't open otherwise it gets quickly buried by snow. Well, I think there're some Mars left in my bagpack, it'll be better than nothing, my stomac is beginning to cry for food. One Mars, a few drop of water and the rest I keep it for later. The wind isn't calming down, on the contrary, the shelter is beginning to shake, so much that I have difficulties to write. I'll try to close my eyes a little, the time should go faster.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">16h55</span><br />There's been a crisis meeting in one of the survival cabins of one of the 3 convoys which was, in facts, a hundred meters away from us. We spotted each others thanks to GPS. The other convoy is on our left side, at 8 meters... Those who had to attend the meeting went away with a rope attached to our truck. In these conditions you need an "Ariane wire". Alain, Philippe the commandant and Daniel the mountain guide are briefing the situation. Alain got short in his plans, he didn't imagine such situation to happen. He wants to stay here until the weather is getting calmer, but according to the new they could get, it won't calm down before three days. The state of the trucks is getting worse, one of the three shelters has been filled with snow. We are 13 and have nothing to eat. The commandant refuses then this idea, it would be too difficult for our moral, especially for Christmas ! He proposes then to let one of the convoy here, go with two convoy and three trucks. The one without trailer would be used to pull the others when a problem occur. Everyone agree. The mecanos start the engines in the raging storm and we're gone ! We're in the middle of a storm like few of them happen. This crossing'll be in the station's construction record, and I'm part of it !<br /><br /><span style="font-weight:bold;">22h21</span><br />We've been going regularly since we started again. Until now at least... as a few minutes sooner, the survival shelter has been shaken in all directions. The convoy stops. Daniel opens the door and ask if everything's ok, he explains we just passed on a 2m20 long crevasse, as theorically the machines only can passe on 2m maximum. Alain told us the crevasse zone was behind. Should we have derived from our initial route ? Certainly yes otherwise this crevasse would have been discovered sooner. I don't exaclty know what's going on... Alain and Daniel walk in front of us to detect other crevasses, don't they know where they are ?<br />I begin to be really exhausted, I need food. The only thing I could get my hand on in the last 30 hours is a piece of cheese, a few crackers, a bit of Philadelphia and my Mars of course. Also, in all my life I never felt so dirty, and that's enough !<br />We're going again, it shakes in all directions, no way to write, we must be on ice.<br /><img style="width: 185px; height: 290px;" src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare20062007/belare2006_2007_gallery/prinoth_in_crevasse_320x500.jpg" align="left" vspace="15" hspace="15" border="0" /><br /><span style="font-weight:bold;">A bit later:</span><br />I'm in the rescue truck with Daniel. The visibility is getting better and the wind is calming down. We have to go out from time to time, fix the straps and pull another convoy stuck in the snow. Around 9 am on this 24 December, we hear vaguely on the radio "Base Camp calling, do you copy ?". We are there !!! 10 km left, one hour and we'll be there.<br />We arrived this morning around 10 am, after 42 hours of hell... I wrote these lines during the trip and write them down clearly now. Tonight we celebrate a hot Christmas in the magnificient base camp of Utsteinen.<br /><br />The scenery is wonderful, the confort, even so poor, is astonishing regarding the place. I began eating of course, then pick a tent, arrange it, dig at the front so that I could get my clothes while standing in the front of the tent, and made some wooden stairs to get into this hole. Well I settled down. Then I washed myself and finally I write this email which I hope will be sent tonight. Listening to the people here, the environment is very good, the food excellent, but communication media are rare. We shall see.<br /><br />I wish you all a Merry Christmas ! I'm sure mine will be, at last a minimum of confort.<br /><br />See you all.<br /><br /><img src="http://www.polarfoundation.org/pics/projects/antarctica_base/belare_2007_2008/base_camp_storm_200x150.jpg">Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1535512199411393499.post-49608696006131150392007-12-20T21:58:00.000+01:002008-01-16T10:46:59.709+01:00Détails du déchargementBonjour à tous,<br /> <br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk40hgcVd2pZ-1m3cfwXyPH1k8tfzRIRcreXuDekdvotHHn856Ixvred-PjAgiPLsJaI9teByCBaehP-QtgOQ9NqRsl_6wMeXETTldkc9hpfBjW1mlE2b9_tOB9H4Bcr_7hM2Bn5Sxk1ub/s1600-h/IMG_6389.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk40hgcVd2pZ-1m3cfwXyPH1k8tfzRIRcreXuDekdvotHHn856Ixvred-PjAgiPLsJaI9teByCBaehP-QtgOQ9NqRsl_6wMeXETTldkc9hpfBjW1mlE2b9_tOB9H4Bcr_7hM2Bn5Sxk1ub/s200/IMG_6389.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156007482563676658" /></a>Après 4 jours de pure folie, je décide de prendre le temps de vous écrire!<br /> <br />Donc, par où commencer ? Mon état peut-être.<br />Après avoir travaillé en moyenne 18 à 20 heures par jour, très fatigué évidemment, mais content du travail que j’ai accompli.<br />Nous sommes donc arrivés il y a 5 jours maintenant. Depuis, on ne fait que travailler, manger en vitesse, dormir si on sait et travailler.<br /> <br />Alain a confié des tâches à certains d’entre nous, la mienne étant d’organiser le dépôt du matériel qui se trouve à 5 km sur l’ice shelve, pas de chance. Pourquoi ? Parce que ça veut dire que je suis tout le temps dehors dans le vent et que si je veux rentrer pour manger, non seulement je ne sais pas ce que je vais retrouver quand je remonte mais en plus Alain me râle dessus parce que «ça prend du temps de manger au bateau».<br />En fait j’ai compris un des problèmes d’Alain : c’est un extra-terrestre qui ne mange et dort que rarement. C’est bien pour lui, le problème c’est qu’il attend la même chose de tout le monde.<br />Je veux bien travailler comme on le fait pour le moment, mais au moins manger à ma faim et quand j’en ai besoin.<br />Bref, la plupart des gens qui travaillent avec moi (tous des militaires) eux s’organisent pour rentrer quand ils en ont envie, que ce soit pour manger ou pour se reposer et n’en ont rien à faire de ce qu’Alain peut dire ! Donc je suis un peu pris de court.<br />Par conséquent, ayant vu passer le dernier des 105 containers vers 16h3O aujourd’hui, j’ai décidé de rentrer au bateau, faire une lessive, vous écrire un mail, manger et... dormir ! Ils se débrouilleront avec les 1000 barils de fuel qu’il reste à décharger.<br /> <br />Je suis content que le déchargement touche à sa fin et j’ai hâte de faire les 210 km qui nous séparent du base camp, j’espère que nous passerons Noël là-bas.<br /> <br />Sinon en quoi consiste mon boulot ? <br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5cP4Sz7cABSXiOdhHEV47OVWZHzDGtTVEIM9gITv_NBq5a8DthjBsTM6cRoKu-6yYe40OaKx_xOK26wE5KMjYnArPNMLN4zA8gOOP3syU2P8-9IGLanOLoa4wO7FuItcLKfQMGKgyq7W7/s1600-h/IMG_6468.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5cP4Sz7cABSXiOdhHEV47OVWZHzDGtTVEIM9gITv_NBq5a8DthjBsTM6cRoKu-6yYe40OaKx_xOK26wE5KMjYnArPNMLN4zA8gOOP3syU2P8-9IGLanOLoa4wO7FuItcLKfQMGKgyq7W7/s200/IMG_6468.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156008023729555986" /></a>Le matin à 8h30 je prends une moto-neige (bien amusant !) pour rejoindre le dépôt à 5 km du bateau. <br clear="all"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglIRwC2oVr71J4QUfGarHiFZ5L2z7tFMuryY_6O9hVNrrZ79B4P4WjnlIWUmSDrq77UlXsQAsVVYYVgJ0KqZqtBxDc1_Z_brvMTEGLxHAa6UCQHkXO06E-eUL4zlOD9rgVicQgOSFx3pCr/s1600-h/IMG_6600.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglIRwC2oVr71J4QUfGarHiFZ5L2z7tFMuryY_6O9hVNrrZ79B4P4WjnlIWUmSDrq77UlXsQAsVVYYVgJ0KqZqtBxDc1_Z_brvMTEGLxHAa6UCQHkXO06E-eUL4zlOD9rgVicQgOSFx3pCr/s200/IMG_6600.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5156007632887532034" /></a>Là j’attends le matériel qui arrive par tracteur, organise le placement du matériel et fais un plan (que je vais mettre au net après avoir fait ce mail d’ailleurs) qui reprend l’emplacement de chaque container, palette de bois et autres.<br />Le dépôt fait à peu près 400m de long sur 250m de large. Le travail continue en général jusque 2h du matin, une fois même jusqu’à 4H30 en ce qui me concerne et quelques heures après, ça recommence.<br />L’absence de pénombre et le travail presque continu dérèglent complètement l’horloge interne dont nous disposons. Il faut regarder sa montre continuellement pour savoir quel jour on est, même quel moment de la journée on est ; les après-midi ressemblent aux matins et vice-versa.<br />C’est très déroutant. Ceci dit, je n’en dors pas moins bien pour autant (évidemment avec ce qu’on travaille), je me demande ce que ce sera quand je dormirai dans une tente dans laquelle on ne peut pas occulter la lumière de la nuit. Car pour l’instant, nous dormons encore dans le confort du navire, ce soir très probablement pour la dernière fois d’ailleurs.<br />Je m’attendais à ce que ne soit pas une partie de plaisir, c’est donc confirmé.<br /> <br />Le paysage n’en reste cependant pas moins à couper le souffle ! Nous sommes dans une étroite et profonde baie prise par la glace depuis des décennies. Nous, nous sommes venus casser la vie paisible de cette glace de mer ancestrale, tout d’abord en la brisant sur un tiers de la baie, puis en la brassant sans cesse par le passage des tracteurs.<br />Avant-hier elle s’est d’ailleurs révoltée et a rejeté le bateau au large alors que nous travaillions. Trois petites heures plus tard, de nouvelles amarres étaient plantées et le brise-glace était de retour pour continuer le travail.<br />Les falaises de la baie sont à pic et font plus ou moins 40 m de haut, d’ailleurs, une fois à la fin de la glace de mer, une rampe artificielle permet de monter sur l’ice shelve. Cette rampe doit être constamment refaite vu le nombre de passage de tracteur qu’elle subit.<br />Une fois en haut, on se trouve dans un véritable désert blanc. La neige s’étend à perte de vue et dans toutes les directions, c’est très déroutant de se retrouver dans tant de ...blanc...<br /> <br />Le futur proche va être constitué de la fin du déchargement, qui sera probablement pour demain dans la journée, ensuite le bateau partira et nous devrons encore organiser ce qu’il faut prendre pour la traverse (ce qui durera deux jours probablement). Enfin, nous partirons et devrions arriver à Utsteinen 20 heures plus tard, si tout va bien. Avec un peu de chance, nous serons donc au camp de base pour le 24, du moins je l’espère vraiment. Il est donc possible que je ne donne plus de nouvelles avant le 24 ou le 25 décembre (vu qu’une fois le bateau parti il n’y aura plus d’e-mail).<br /> <br />Voilà ! Je vais aller voir si ma machine de linge est finie et faire tout sécher avant demain. Au fait, les sous-vêtements seront probablement à jeter, car n’ayant pas le temps de s’organiser pour faire des machines de couleur ou de blanc, j’ai tout mis ensemble. Au moins ce sera propre !<br /> <br />Plein de gros bisous à tous et un joyeux Noël !!!!!<br /> <br />Yvan<br /> <br />PS : Comme je vais partir, ne plus m’écrire de mail jusqu’à ce que j’écrive du base camp… Dommage, j’aime bien avoir des mails.Yvan Férauxhttp://www.blogger.com/profile/04410706161631870080noreply@blogger.com0