dimanche 27 janvier 2008

Pannes et enquiquinements

Si vous regardez l’émission au quotidien le jeudi, vous verrez peut-être un élément de la station tiré au milieu de nulle part par un vieux bulldozer jaune. Vous pourrez au moins vous dire que le Bull, et bien c’est moi qui le conduit. Maigre consolation je sais...

Sinon, ce n’est pas la super joie depuis que le vent s'est levé sans relâche il y a quatre jours de cela. L’avance sur le chantier fond peu à peu car les grues ne fonctionnent pas ou peu avec autant de vent. Le travail en est fortement ralenti, voire arrêté par moments.
Il faut relativiser vu que c'était précisément la raison d'être de notre avance. Moins prometteur cependant : ces vents sont prévus pour durer encore quatre autres jours. En plus du ralentissement systématique, ce n'est vraiment pas des plus agréables.

Il faut prendre son courage à deux mains pour sortir de la tente mess, crisper ses mâchoires une fois sorti. La température n’est pourtant pas tellement basse (rarement sous moins dix en journée, mais le vent atteignant facilement 50 km sur le ridge, la sensation de froid à -9 est en réalité de -21 (selon une charte établie par des scientifiques norvégiens).
C’est aussi la première fois de ma vie que je vis un vent constant, 24h/24h pendant une si longue période de temps et, honnêtement, ce n’est pas bon pour le moral.
Quand il fait mauvais en Belgique, on peut toujours s’abriter, emmitouflé au chaud dans son lit le soir. Ici le vent et le froid se vivent à chaque minute de la journée et de la nuit ! C’est connu, la météo influence le moral, en ce qui me concerne c’est plus que jamais le cas, malgré « here comes the sun » des Beatles qui passe en ce moment sur mon portable.
Mon travail de déchargement des containers est également à l’arrêt pour la même raison. Les conteneurs dorment sur le « parking ». Ils contiennent les éléments de façade certes, mais aussi des plaques d’isolation, il n'est pas envisageable de les sortir des containers sans qu’elles ne soient directement emportées au loin !
N’empêche, pour permettre à la prochaine traverse de repartir avec des containers vides il va falloir que je les vide d’une manière ou d’une autre et ce avant mercredi matin !

Pour ajouter un peu à la complexité de la construction, l’un des Prinoth est officiellement déclaré hors d’usage depuis hier, le réducteur de la chenille droite a rendu l’âme. Les traverses s'organiseront donc avec un Prinoth en moins. Les solutions sont multiples : en général un Prinoth restait ici pour effectuer son entretien, aussi pour que je puisse sortir le matériel des containers ou pour « entretenir » le ridge. On peut donc envisager de s'en passer et sortir la marchandise au Bulldozer (comme j’ai dû le faire avant-hier). Bien que ce soit vraiment pénible (le bull n’est pas assez puissant) et entretenir le ridge sur le temps qu’on a entre l’arrivée et le départ d’une traverse, même chose pour les entretiens des Prinoth.
Une autre solution est de faire partir deux convois seulement, mais chacun avec 4 traîneaux au lieu de 3.
On l’a déjà fait, c’est possible, mais pas excellent pour les machines. Ca veut dire aussi qu’il y aurait un conteneur de moins par traverse, mais ça ce n’est pas dramatique.
En réalité, les deux solutions seront utilisées, la prochaine traverse sera composée de trois convois, la suivante de deux, après on avisera.
La bonne nouvelle dans tout ça c’est que nous avons maintenant une machine pour pièces, si un autre vient à tomber en panne, nous pourrons nous servir sur le Prinoth hors d’usage. On peut donc penser que nous n’aurons plus à diminuer encore les effectifs du côté de la force de traction !

Pour terminer la liste des mauvaises nouvelles, la super-machine-à-café, cruciale au bon fonctionnement matinal des neurones de chacun, était également tombée en panne !
Heureusement, ce problème fut rapidement résolu et la machine est de nouveau en fonction !
Sauvés !

Plus sérieusement, la construction se passe jusqu’à présent vraiment très bien. L’avance (bien qu’aucun « officiel » n’osait l’avouer…) atteignait une petite semaine avant que le vent se lève. Tout est encore donc largement dans les temps, il faut juste… subir le froid.

Voilà ! A part ça rien de bien excitant à raconter, à part que d’ici 16 jours je devrais m’envoler pour le Cap (aaaaaaaah la chaleur du Cap !!)
Et arriver en Belgique lundi 18 vers 9h du matin, comme prévu.

Home sweet home !

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